Table
À propos de l’héritage antique
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L’Europe médiévale
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Une Renaissance
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Les arcanes de l’âge classique
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Le dix-huitième siècle – entre les lumières et l’incendie
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De l’Europe napoléonienne à la révolution de 1848
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De Marx à la Belle époque
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Début du vingtième siècle – autour d’une révolution sociale
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Début du vingtième siècle – la révolte des artistes
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Nouvelles dictatures européennes et Seconde Guerre mondiale
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Dans la guerre froide – la révolte et son double
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La fin d’une époque – les conditions du vrai
Le nouvel équilibre politique mondial de l’après-guerre a suscité une autre critique sociale – autour de la revue Socialisme ou barbarie, principalement – dirigée conjointement contre les deux pôles, stalinien et libéral, du capitalisme triomphant. Une nouvelle révolte des artistes est venue confirmer alors la sentence dadaïste de la mort de l’art mais en s’engageant à “réaliser l’art” dans tous les aspects de la vie, y compris politique, par le renversement violent de l’ordre actuel. Simultanément, des constats horrifiés témoignaient de la parfaite soumission des pauvres à leur vie misérable et du parfait mépris de la vie de certains groupes d’insoumis pour qui le “grand jeu” passait par la mort et par la trahison. La méfiance à l’égard des idées générales, de soi-même, et de cette méfiance elle-même, s’est exprimée à l’époque dans quelques œuvres originales.
La nouvelle révolte des artistes : autour de l’Internationale situationniste
Rock, soul, reggae et autres musiques
Constats horrifiés
La suspicion généralisée
Tandis qu’à Budapest, en novembre ...., deux divisions blindées russes, dotées d’une puissance de feu écrasante, reculaient devant une insurrection populaire (“En face des conseils, observait alors Claude Lefort dans Socialisme ou barbarie, il n’y avait que les troupes russes”), des artistes européens qui allaient bientôt se regrouper en une Internationale situationniste s’attachaient à défendre un projet “d’urbanisme unitaire” et, simultanément, à renforcer la lutte des classes “en liaison avec le mouvement communiste mondial qui s’étend de Varsovie à Pékin” (Potlatch .........). L’intérêt réel de telles préoccupations, et les illusions qui les accompagnent inséparablement, se reconnaissent dans l’ensemble des documents rassemblés ici.
La même indifférence à l’égard de sa propre vie peut se montrer dans l’extrême révolte et dans l’extrême soumission, le même mépris de soi aussi, que la trahison permet parfois simultanément d’assumer et d’exorciser.
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Les Inscriptions de Scutenaire
Au fil des ans, Scutenaire a égrené ses Inscriptions, dans le sillage de Restif de la Bretonne ou de Lichtenberg. Bien plus que de simples aphorismes – avec ce que le terme peut comporter de creux ou de factice – les réflexions de Scutenaire vont au plus profond sans avoir l’air d’y toucher. Sa méfiance généralisée perce à jour les ressorts cachés du moi et du monde, et de cette déconstruction naît une oeuvre d’une richesse infinie, à laquelle on peut sans cesse revenir puiser. -
Quatre textes de Tommaso Landolfi
Tourmenté, sardonique, toujours tendu comme un arc, Tommaso Landolfi (1908-1979) a, dans ses deux volumes de journaux que sont Rien va et Des mois, scruté avec un mélange de passion et de détachement soi-même, ses proches et le monde. Le doute y est jeté sur toute chose et principalement sur la valeur de son propre travail. Avec acharnement, Landolfi s’efforce de débusquer les motifs secrets de ses actes et décortique avec une joie morbide la moindre de ses idées jusqu’à ce qu’il n’en reste pas pierre sur pierre. Les personnages de ses nouvelles, dont nous publions deux recueils, L’Epée et Les Labrènes, sont autant d’autoportraits hallucinés où se révèlent son angoisse, sa cruauté et sa sensibilité d’un raffinement extrême.