Paul-Émile Borduas
Peintre, sculpteur et professeur, le Canadien Paul-Émile Borduas (1905-1960) a exercé une influence durable au Québec et au Canada avec la parution en 1948 de son manifeste Refus global.
En 1921, il entre comme apprenti dans l’atelier de Ozias Leduc qui l’incite à entrer à l’École des Beaux-arts de Montréal. Il se rend ensuite à Paris, où il étudie aux Ateliers d’art sacré, auprès de Maurice Denis et de Georges Desvallières. Borduas travaille à la décoration d’églises situées dans la Meuse. Désargenté, il doit regagner le Canada en 1930. Il enseigne le dessin à Montréal avant d’entrer à l’École du meuble.
Sous sa conduite, s’y forme un groupe qui prendra le nom d’Automatistes, lesquels se rencontrent au début des années 1940 à l’atelier de Borduas, où les discussions sur des sujets politiques, religieux, sociaux ou artistiques sont vives. Le groupe participe également à des débats publics portant sur la peinture moderne, la non-figuration et l’abstraction. C’est durant cette période que Borduas se tourne davantage vers l’abstraction. Son exposition de gouaches en 1942 à l’Ermitage, Collège de Montréal, est remarquée par la critique. L’année suivante, il expose ses premières huiles automatistes à la Dominion Gallery. À l’été 1947, quand Fernand Leduc et Jean-Paul Riopelle organisent une exposition à la Galerie du Luxembourg à Paris, le groupe se fait connaître en France.
Encouragé par Riopelle à son retour de Paris, où il signe le manifeste des surréalistes Rupture inaugurale, le groupe automatiste décide de publier à son tour un manifeste. Borduas se charge d’en rédiger le texte principal. Cette publication à 400 exemplaires, imprimée sur un duplicateur Gestetner et mise en vente à la Librairie Tranquille à Montréal le 9 août 1948, vaut à Borduas un tollé dans la presse et d’être démis de ses fonctions d’enseignant… Il s’exile quelques années plus tard à New York puis à Paris, où il meurt des suites d’une crise cardiaque.