Le sentiment d'obligation n'est donc pas proprement moral, il est sensible.
janvier
2008
- prix: 15,20 €
format : 140 x 220 mm
224 pages
ISBN: 978-2-84485-262-5
Extrait d'Esquisse d'une morale
sans obligation ni sanction
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Esquisse d’une morale sans obligation ni sanction
Jean-Marie Guyau
Parti de la conception fondamentale de la vie intense et extensive, Guyau se propose de rechercher ce que serait et jusqu’où pourrait aller une morale où aucun “préjugé” n’aurait part, où tout serait examiné et apprécié à sa juste valeur, soit en fait de certitudes, soit en fait d’opinions et d’hypothèses simplement probables. Pour cela il distingue la morale rationnelle de la morale ordinaire. On peut d’ailleurs très bien concevoir que la sphère de la démonstration intellectuelle n’égale pas en étendue la sphère de l’action morale. En ces cas, la coutume, l’instinct, le sentiment conduisent l’homme. Il faut seulement savoir qu’on obéit alors aux impulsions les plus généreuses de la nature humaine, en même temps qu’aux plus justes nécessités de la vie sociale. La morale scientifique ne doit pas prétendre tout embrasser. Elle doit travailler elle-même à délimiter son domaine. Il faut qu’elle consente à dire avec franchise : en ce cas je ne puis rien prescrire impérativement au nom du devoir. Plus d’obligation alors ni de sanction : seuls les instincts les plus profonds restent agissants, chacun étant alors abandonné à son “self-government”. C’est la liberté en morale qui consiste en l’abstention du règlement scientifique, toutes les fois qu’il ne peut se justifier avec une suffisante rigueur. Ce livre peut être considéré comme un essai pour déterminer la portée, l’étendue et aussi les limites d’une morale exclusivement scientifique.
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