mai
2019
- prix: 8,50 €
format : 115 x 185 mm
128 pages
ISBN: 979-10-304-1079-2 Existe aux formats ePub et PDF
Extrait de “L'Idéal courtisan”
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L'Idéal courtisan
Baldassare Castiglione
"Les femmes ont bien des motifs de me rendre grâce ; car si je n’avais contredit le Seigneur Magnifique et Messer César, on n’aurait point ouï toutes les louanges qu’ils leur ont prodiguées."
Quel serait le parfait homme de cour ? Question essentielle au cœur des conversations qui ont occupé quatre soirées successives de gentilshommes lettrés à la cour d’Urbino.
De ces quatre soirées, Baldassare Castiglione tirera les quatres livres du Livre du courtisan, qui traitent chacun sous différents aspects de l’idéal courtois de la Renaissance. Traduit dès le XVIe siècle dans toutes les langues européennes, ce manuel à l’usage de l’homme de cour a tout du code des bonnes manières. Il s’inspire de cette courtoisie dont la Renaissance italienne a forgé un idéal. Les dialogues eux-mêmes doivent “former en paroles” cette perfection, témoignage d’une conception de la pensée comme voie de sublimation de la vie en société, dans un milieu cultivé et raffiné.
L’Idéal courtisan en constitue le troisième livre et sans aucun doute le plus original et le plus actuel… Cinq hommes et, fait exceptionnel, deux femmes, en l’occurrence Emilia Pia et la duchesse Élisabeth, épouse du duc d’Urbino, y sont conviés, dans une joute verbale où domine le rire. Le sujet de la conversation court sur les usages auxquels une parfaite dame de cour doit se plier. Cette conversation saisie sur le vif, sorte de tribune menée sous l’arbitrage inhabituel de deux femmes, révèlent beaucoup des contradictions que génère la question féminine dans l’esprit de la Renaissance.
Les protagonistes se révèlent bien embarrassés, partagés qu’ils sont entre leur idéal et la réalité : l’héritage courtois, qui implique la reconnaissance de la valeur des femmes et de leur pouvoir, et leur place effective à la Cour. Personne n’est dupe, ni les femmes qui arbitrent le débat dans le cadre du jeu, ni leurs défenseurs, chez qui les actes et la pensée peuvent s’avérer antagonistes. Le courtisan serait-il un imposteur ? Les champions des dames ne se forgeraient-ils pas une image de la femme conforme à leurs désirs ?