La mélancolie viennoise n'existe plus : c'est là désormais l'objet de sa mélancolie.
février
2016
- prix: 6,50 €
format : 100 x 170 mm
64 pages
ISBN: 979-10-304-0088-5 Existe aussi aux formats ePub et PDF
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Amorbach
Theodor Wiesengrund Adorno
"On dit que dans le Sud, la rue est le théâtre de la vie, mais ce n’est qu'une partie de la vérité. Elle se transforme tout aussi bien en intérieurs. Non seulement par son étroitesse, qui fait d'elle un corridor, mais surtout par l'absence de trottoirs. Elle n'a rien d'une chaussée, même lorsque des voitures s'y faufilent. Au volant, plutôt que des chauffeurs, ce sont des cochers, qui tiennent la bride courte et évitent de justesse les passants."
Les écrits à caractère autobiographique sont extrêmement rares dans l'œuvre d'Adorno, et d'autant plus précieux. Le présent volume rassemble quatre d'entre eux, les seuls que l'auteur a choisi de rééditer de son vivant en un recueil, paru chez Suhrkamp en 1967. Le philosophe de l'École de Francfort s'y révèle, dans tous les sens du mot. Il y parle de musique, de son adolescence, de ses rencontres. Il multiplie les anecdotes à valeur sociologique, voire parfois éthologique, tant l'animal – vache, sanglier ou encore marmotte – est loin d'être absent de ces brefs billets d'humeur. Et surtout, ces souvenirs sont littéralement incarnés car spécifiquement reliés à un lieu. Tout se passe comme si l'évocation d'un paysage, d'une vue, d'un espace quel qu'il soit, était à l'origine de l'écriture autobiographique. Amorbach, nom d'une ville d'Allemagne mais aussi d'une abbaye bénédictine. Petite ville qui, par un phénomène de miroir inversé, permet à l'auteur de parler de l'Amérique, de la standardisation et, là aussi, d'industrie culturelle. L'on saisit mieux à la lecture de ces textes la genèse d'une philosophie de la radicalité.
Traduit de l'allemand par Marion Maurin & Antonin Wiser