En Allemagne, si on ne te décervelle pas tout de suite
C’est déjà envers la culture
Crime de haute trahison.
janvier
2024
- prix: 15 €
format : 115 x 185 mm
224 pages
ISBN: 979-10-304-1782-1 Existe aussi aux formats ePub et PDF
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Double vie
Gottfried Benn
“Ce que l’homme politique ne peut absolument pas voir, c’est la solitude, l’ascétisme, la vie monacale, j’ai nommé l’art. Or, si l’humanité cessait d’avoir cela, elle cesserait d’être l’humanité. Alors qu’elle peut se passer, et s’est souvent passée, de conquêtes civilisatrices comme la vengeance érigée en censure ou la rancune personnelle adoptée pour norme critique.”
En 1933, alors que d’autres poètes allemands prennent le chemin de l’exil, Gottfried Benn prend position en faveur du national-socialisme. Il croit alors y trouver un renouveau du peuple allemand et de sa civilisation. Il sera évincé de la chambre de culture du Reich par les Nazis dès 1938.
Son œuvre protéiforme, aussi personnelle que politique, se place sous le signe de ce sacrificium intellectus. Gottfried Benn se saisit de tous les instruments possibles (autobiographie, théorie, littérature, poésie…) pour explorer l’individu dans ses méandres et ses ambivalences. Ses recherches le mènent à se pencher sur les origines du souffle poétique et littéraire, sur l’âme du peuple allemand et sur sa propre biographie. Il revient sur son enfance, sa vie de poète et de médecin militaire, le premier tirant son esthétique littéraire des séances de dissection du second. Sans jamais verser dans la contrition, il pose un regard honnête et intransigeant quant à la naïveté et à l’échec de son prophétisme politique. Affirmant n’avoir jamais milité au sein du parti, il met à jour la dualité entre action et pensée, la scission entre vie et esprit qui caractérise son époque. Face à l’ambivalence propre aux mots, leur faculté de bâtir comme de dissoudre, il reste convaincu par le style et la création comme remèdes au rationalisme bourgeois.
Humaniste à la lucidité clinique, Benn met sa vie et son œuvre sur une table de dissection. Dans cette tentative de se saisir sans fard, l’auteur comme le lecteur devront affronter leur propre duplicité.
En 1933, alors que d’autres poètes allemands prennent le chemin de l’exil, Gottfried Benn prend position en faveur du national-socialisme. Il croit alors y trouver un renouveau du peuple allemand et de sa civilisation. Il sera évincé de la chambre de culture du Reich par les Nazis dès 1938.
Son œuvre protéiforme, aussi personnelle que politique, se place sous le signe de ce sacrificium intellectus. Gottfried Benn se saisit de tous les instruments possibles (autobiographie, théorie, littérature, poésie…) pour explorer l’individu dans ses méandres et ses ambivalences. Ses recherches le mènent à se pencher sur les origines du souffle poétique et littéraire, sur l’âme du peuple allemand et sur sa propre biographie. Il revient sur son enfance, sa vie de poète et de médecin militaire, le premier tirant son esthétique littéraire des séances de dissection du second. Sans jamais verser dans la contrition, il pose un regard honnête et intransigeant quant à la naïveté et à l’échec de son prophétisme politique. Affirmant n’avoir jamais milité au sein du parti, il met à jour la dualité entre action et pensée, la scission entre vie et esprit qui caractérise son époque. Face à l’ambivalence propre aux mots, leur faculté de bâtir comme de dissoudre, il reste convaincu par le style et la création comme remèdes au rationalisme bourgeois.
Humaniste à la lucidité clinique, Benn met sa vie et son œuvre sur une table de dissection. Dans cette tentative de se saisir sans fard, l’auteur comme le lecteur devront affronter leur propre duplicité.
Traduit de l'allemand par Alexandre Vialatte
Préface de Jean-Michel Palmier
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