Editions Allia

Ballast
Si c'est une maison, il en manque des parties.

août 2011 - prix: 6,20 €
format : 100 x 170 mm
64 pages
ISBN: 978-2-84485-401-8 Existe aussi aux formats ePub et PDF


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Ballast

Jean-Jacques Bonvin

"Neal et Jack lui ont dit qu'elle est belle et jolie et qu'elle a de la classe, une classe européenne ajoutent-ils, pensant l'un à Paris, l'autre à Park Avenue. Carolyn aimerait connaître mieux ce qui fait le désir de Jack. Elle sait ce qui fait celui de Neal, c'est très direct et c'est peu dire, il la pénètre avant qu'elle ait pu s'abandonner ou se faire à l'idée alors que Jack prend du temps, un temps fou parfois, elle n'en peut plus, elle le sait en regardant son reflet dans le miroir, ses bras pendent le long de son corps, elle voit ses cheveux mal coiffés et n'y porte pas les mains."
La beat generation n'est pas à proprement parler un groupe mais plutôt une entité informe en perpétuel mouvement, une étoile changeante autour de laquelle gravitent des astres. Jean-Jacques Bonvin s'attache en particulier à la figure de Neal Cassady – paraissant sous le nom de Dean Moriarty dans Sur la route de Jack Kerouac –, dont la personnalité cristallise à elle seule les aspirations, la quête mais aussi les échecs de la beat generation : mettre en scène "des gestes éloquents qui se voulaient sans éloquence". Neal est tour à tour celui qui cherche à se défaire de son passé de délinquant, désirant mener une existence paisible et banale, partagée entre son foyer, son travail et sa femme ; mais il est aussi, et surtout, cet être assoiffé de vie, qui essaie sans relâche d'échapper au déterminisme de ses origines (fils d'un clochard alcoolique, il passera quelques années en prison avant de connaître Ginsberg et Kerouac auprès desquels il souhaite s'initier à la philosophie) et qui se brûle les ailes en défiant les lois de la gravité. Il est l'étincelle qui conduit une poignée d'intellectuels à s'embraser et à atteindre ce point d'incandescence où le corps est au bord de l'éclatement. Tous s'agrégeront et s'abîmeront autour de ce magnétiseur, qui transfigure le banal par le recours à la vitesse, au sexe et à la drogue.
Jean-Jacques Bonvin tente de restituer la geste de ces forcenés qui, tels des anges hallucinés, cherchent à s'emplir de vie, d'expériences et d'émotions, et se lancent à perdre haleine dans l'aventure avant de la recracher, esseulés, sur le papier. Sa prosodie pleine de liberté retrace aussi en arrière-plan le contexte socioculturel des années 50 et 70.

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