Je rêve :
août
2011
- prix: 9,10 €
format : 115 x 185 mm
144 pages
ISBN: 978-2-84485-400-1 Existe aussi aux formats ePub et PDF
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Passer la nuit
Marina de Van
"J'ai la sensation d'un moment vide, parfaitement anodin et paisible. J'attends, sachant que je n'ai rien à attendre, parce que ce qui viendra ne dépendra que de moi, et des gestes connus à l'avance, aisés à accomplir, quotidiens. J'ai un désir de sommeil, de me coucher sur le côté avec la serviette toujours nouée, ma joue contre mes cheveux humides, le nez et la gorge encore savoureux de cette eau piquante, d'humeurs acides. J'ai envie de fermer les yeux en sentant l'humidité des cils sous la paupière, et le froid peu à peu désagréable de la serviette mouillée."
Partition musicale d'une dérive, la narratrice se heurte au vide d'une journée qui commence alors que rien n'y est prévu pour elle. Elle dissèque l'état dépressif, son mécanisme, les sentiments qu'il provoque. La perception du réel vacille. La narratrice installe des cadres : préparer le café, tenter d'avaler quelque chose, regarder par la fenêtre, se doucher… Des occupations doivent à tout prix rythmer cette journée, combler son vide. Un cercle d'événements inéluctablement répétés se met en place. Parfois, il faut sortir, voir des gens. Or, la volonté de s'extraire de la solitude l'y confronte plus encore. Une sensation accrue du corps se développe, dans toute sa matérialité. Cette fois, Marina de Van s'applique à transmettre par l'écriture ce qu'elle a pu ailleurs filmer. C'est cette violente sincérité qui resurgit là, entre les lignes. Sincérité face à la difficulté d'être normale…
Si le sujet du livre circonscrit un terrain glissant, l'auteur en évite tous les écueils. Elle parvient à installer sa narratrice dans la sphère de la haute lucidité, celle qui permet de voir dans le vide de l'existence une vie, en soi.
Si le sujet du livre circonscrit un terrain glissant, l'auteur en évite tous les écueils. Elle parvient à installer sa narratrice dans la sphère de la haute lucidité, celle qui permet de voir dans le vide de l'existence une vie, en soi.
Moralisme sans morale
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