La fin crédible
du monde !
septembre
2021
- prix: 10 €
format : 115 x 185 mm
160 pages
ISBN: 979-10-304-1654-1
Extrait de “Plexiglas mon amour”
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Plexiglas mon amour
Éric Chauvier
“Tout en parlant, Kevin caresse de façon machinale l’anse de son mug, formée de deux cercles de taille inégale. Soudain, ce que je redoute de façon confuse se produit : son annulaire se coince dans le cercle le plus étroit. Je pense d’abord qu’il agit de façon intentionnelle, mais ce n’est pas le cas. Son doigt est bel bien coincé. Il continue cependant de dispenser ses conseils comme si de rien n’était : oui, répète-t-il, il me faudra éviter les fluctuations émotionnelles, et surtout garder le contrôle, pour conserver mon acuité. Il tente d’extirper son doigt de l’anse, mais en vain. Il contrôle alternativement ce qu’il dit – pour lui conserver de l’autorité – et son geste – afin qu’il demeure discret. Lorsque des événements minuscules, mais dotés d’une charge d’absurdité suffisante, contrecarrent les projets les plus notables, ils prennent immanquablement le pas sur eux.”
Le moral d’Éric n’est pas au beau fixe. Sa femme, proie d'angoisses, lui impose une quatorzaine drastique. Lorsqu’il rencontre par hasard Kevin, ami de jeunesse perdu de vue, c’est l’occasion rêvée pour s’échapper de cette dictature sanitaire domestique.
Kevin est devenu survivaliste. Il voue désormais son existence à se préparer à une fin du monde imminente. Devant l’intérêt manifesté par Éric, il l’invite à lui rendre visite dans sa B.A.D. (base autonome durable) pour l’initier. Éric est taraudé par une question : qu’est-ce qui le sépare de Kevin ? C’est par l’analyse de son langage qu’Éric Chauvier dissèque les impasses du survivalisme. Pourtant, Éric se laisse prendre au jeu. Il apprend à chasser, à fabriquer un arc, écoute patiemment les conseils et théories de Kevin, des plus sensées aux plus absurdes : rejet de la vie urbaine, effondrement... et cannibalisme.
Peu à peu, la distance se réduit. Jusqu’à ce que tout tourne mal. Sombre dystopie ? À peine. Satire hilarante d’un présent définitivement malade ? Assurément.
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