Surtout, le voisinage de la beauté a quelque chose de pratique que la pudeur n'avoue jamais.
août
2008
- prix: 6,20 €
format : 100 x 170 mm
96 pages
ISBN: 978-2-84485-283-0
Extrait du Cure-dent
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Le Cure-dent
Jean-Yves Lacroix
“Omar Khayyam est un parfait citadin. De la ville, il a le goût très vif. Ce n’est pas qu’il n’aime pas la nature : il la préfère sous forme jardinière.”
Décrivant avec érudition la vie du savant et poète perse du XIe siècle, Omar Khayyam, Jean-Yves Lacroix brouille le genre de la biographie. Les faits avérés deviennent des jalons entre lesquels laisser parler son imagination ou s’identifier à cet hédoniste triomphateur. Contribution majeure à l’unification du pouvoir, la réforme du calendrier entreprise par l’éminent Khayyam en 1079 lui assure la protection de l’Empire. Génie indocile, il se retire de la vie publique après avoir écrit des traités capitaux. C’est qu’il a trouvé mieux à faire : boire inconsidérément, louer l’ivresse, célébrer la beauté. Sa ville natale devient le lieu privilégié de ses déambulations. Il fréquente le quartier des artisans, les tavernes. Blasphémateur inspiré, à une époque où l’orthodoxie religieuse s’intensifie, il écrit les Rubaï’yat, quatrains considérés comme “des serpents venimeux pour la loi divine“. Il se réclame de son maître, Avicenne, alcoolique méthodique, et s’emploie à l’égaler. C’est dans une taverne que se noue une aventure fusionnelle avec une poétesse… promise à un autre. Cet amour contrarié bouleversera Khayyam. Un cure-dent en or, trouvé dans un bazar, symbolisera sa “résurrection”. Si décrire, c’est toujours inventer, Jean-Yves Lacroix le fait fort bien. D’hypothèses volatiles en bonheurs d’écriture, il achève son récit par un autodafé, le plus beau pied de nez que l’on puisse faire au “savoir”.
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