Jacques Decour
Jacques Decour est le nom de plume de Daniel Decourdemanche (1910-1942). Il naît dans une famille de la bourgeoisie parisienne. Après avoir renoncé à des études de droit voulues par son père, il s’inscrit à la Sorbonne où il obtient une licence d’allemand en 1930, avant d’être reçu premier du concours de l’agrégation d’allemand deux ans plus tard. Dès 1930, il publie à la NRF un premier ouvrage, Le sage et le caporal (1930), suivi par Philisterburg (1932), qui suscite la colère des autorités universitaires allemandes. Il publiera également Les Pères (1936) ainsi que des critiques littéraires et des traductions de l’allemand.
Professeur de lycée, il adhère au Parti communiste français, dirige plusieurs revues et enseigne au sein de l’Université ouvrière. Après la démobilisation qui a suivi la " drôle de guerre ", Jacques Decour entre dans la Résistance. En novembre 1940, il participe avec Georges Politzer et Jacques Solomon à la création et à la rédaction de L'Université libre, et à partir de 1941 à celles de La Pensée libre, la plus importante publication de la France occupée. À l’été 1941, Jacques Decour prend la tête du Comité national des écrivains. Avec un groupe d’intellectuels résistants (parmi lesquels Jean Blanzat, Jean Guéhenno, Jean Paulhan…), il prend part à l’élaboration du premier numéro des Lettres françaises. Ce premier numéro ne verra pas le jour.
Daniel Decourdemanche est arrêté le 17 février 1942, transféré à la prison de la Santé et fusillé le 30 mai 1942 au Mont-Valérien, une semaine après Politzer et Solomon. Le premier numéro des Lettres françaises paraît, sous une autre forme, en septembre 1942. Dès le 23 août 1944, une banderole apposée par des enseignants résistants rebaptise le lycée Rollin du nom de Jacques Decour.