Henri Roorda
Fils de l'impétueux Sicco Roorda décrété persona non grata par le gouvernement néerlandais pour ses nombreux pamphlets, le jeune Henri (1870-1925) hérite des idées anarchistes et du ton libertaire de son père mais également d'un humour noir dissimulant un esprit éminemment brillant et non moins désespéré. Passionné d’arithmétiques, il opte très tôt pour le métier de professeur de mathématiques. N'oubliant pas pour autant son amour pour les lettres, Henri Roorda écrit d'une plume acerbe et sarcastique comme en témoigne le fameux Le Pédagogue n'aime pas les enfants (1917), fine dénonciation d'un enseignement trop peu attentif à la liberté intellectuelle de ses élèves. Agissant sous le pseudonyme de Balthasar, il rédige des billets d'humeur et d'humour publiés dans les quotidiens. Déprimé et endetté, Roorda met fin à ses jours le 7 novembre 1925, à Lausanne. Dans Mon suicide, texte posthume envoyé à ses amis, il explique son choix et jette définitivement le voile sur une vie teintée d'un pessimisme joyeux et d'une ironie érudite.